Christine Boutin reconnaît les efforts du gouvernement, mais regrette un énième plan de rigueur qui s’attaque une nouvelle fois au pouvoir d’achat des Français les plus fragiles et des classes moyennes, sans la moindre esquisse d’une réforme structurelle d’un système à bout de souffle.
Les plans de rigueur gouvernementaux se succèdent et se ressemblent. Les mesures annoncées ce matin par le Premier Ministre visent une nouvelle fois les familles, avec l’indexation des allocations familiales et des prestations sociales sur la croissance, les dépenses de santé et la politique du logement. Ces mesures vont immanquablement entamer le pouvoir d’achat des Français déjà durement touchés par la crise et nous mener à la récession.
Je regrette que ce nouveau plan n’ait pas été l’occasion de taxer comme il se doit la spéculation financière, d’encadrer les écarts de revenus excessifs entre les plus bas et les plus hauts salaires ou de mettre à contribution de façon significative les Français les plus aisés.
La situation de la France demande plus qu’une succession de plans de rigueur qui ne sont que des rustines posées sur une jambe de bois. La réduction des dépenses publiques et la résorption de la dette sont sans aucun doute des objectifs prioritaires. Mais la baisse des dépenses publiques et la recherche de nouvelles recettes ne peuvent se faire à l’aveugle : elles doivent se faire avec un minimum d’équité et de justice sociale.
Il est urgent d’entamer une réflexion globale pour construire un nouveau système plus juste, et enfin durable. Certaines des mesures que je défends dans mon programme, comme la simplification de la fiscalité ou la mise en place d’un revenu de base, qui permettent une meilleure lisibilité des dépenses publiques, pourraient servir de point de départ à cette réflexion.